I mpact CentraleSupélec est une association loi de 1901 qui promeut l’écologie et ses valeurs sur le campus de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec et le plateau de Saclay.
L’association est née au moment de la fusion des écoles Centrale Paris et Supélec, et a su diversifier ses activités pour toucher le plus grand nombre et rassembler les différentes conceptions de l’écologie qui existent parmi ses membres.
Mais pour connaître les origines de cette association, il faut repartir beaucoup plus loin en arrière ! Il est possible de remonter jusqu’à au moins 1985, date de fondation du groupe de Sceaux au sein de l’association Ingénieurs Sans Frontières. A cette période, on ne parlait même pas encore de développement durable, terme qui s’est répandu à partir de 1987 des suites du rapport Brundtland ! Pour autant, le groupe de Sceaux portait les idées de l’association mère, créée en 1982 dans le but d’aider des communautés dans le besoin dans les pays en développement.
Les actions des étudiants étaient réparties géographiquement, avec notamment les projets « Nord », à visée locale ou en partenariat avec les autres groupes français, afin de sensibiliser à leur cause et de rassembler des fonds. Ceux-ci devaient ensuite être utilisés pour les projets « Sud », le plus souvent en Afrique. Assez rapidement, le groupe de Sceaux (établi par des membres de l’Ecole Polytechnique Féminine de Sceaux) s’était rapproché de groupes des écoles Supélec à Gif-sur-Yvette, Polytechnique à Saclay, Centrale Paris à Chatenay-Malabry, et de l’Université Paris-Sud à Orsay, pour devenir ISF – Paris Sud. Grâce à ces nouvelles relations, des équipes d’ingénieurs de profils variés échangeaient et préparaient pendant un an des missions dans ces pays d’Afrique.
Les missions étaient multiples, allant du « simple » repérage sur place afin de mieux comprendre l’étendue du travail - car les moyens de communication à l’époque étaient peu nombreux, et une simple lettre pouvait mettre plusieurs mois pour arriver à destination – à l’ingénierie en elle-même pour permettre l’accès à l’eau, à l’électricité, pour aider à la construction, ou pour tout autre type de sollicitation émise par les populations locales. Ces missions étaient ensuite suivies les années suivantes par d’autres pour vérifier que les solutions mises en place étaient toujours non seulement fonctionnelles, mais aussi bien assimilées par les habitants afin qu’ils puissent réellement profiter de la technique apportée.
Bien que la géopolitique de certaines régions ait rendu les missions difficiles, et parfois réellement chaotiques, ceux qui en faisaient l’expérience en ressortaient souvent avec une vision changée de leur environnement, de leur carrière professionnelle, de leurs activités. Les actions locales se sont elles aussi multipliées pour palier les missions qui tendaient à se raréfier, surtout au début des années 2010.
En parallèle, à Centrale Paris, peu après le début du deuxième millénaire, des étudiants intéressés par le sujet créèrent ensemble le « club DD ». Par rapport au groupement ISF, ce club était beaucoup plus axé sur le campus et ses alentours, avec pour mission principale de sensibiliser les autres élèves-ingénieurs aux problématiques du développement durable tout en offrant un espace d’échanges, de réflexion et de débat. Après être né à nouveau sous le nom de Centrale Développement Durable en 2009, puis Centrale Paris Développement Durable en 2011, le club porta finalement le nom de RemeD (Réunir Et Mobiliser pour un Environnement Durable) dès 2014, et adopta pour logo un arbre toujours aujourd’hui présent dans le logo de notre association.
Afin de concilier vie étudiante et messages écologiques, l’association organisait divers événements tels qu’une semaine dédiée au développement durable, la tenue d’un stand lors des COP – les Conference of Parties, la COP21 ayant eu lieu en France en 2015 et ayant mené aux accords de Paris –, l’utilisation d’affiches de vulgarisation, ou des activités culinaires pour faire redécouvrir des produits locaux.
Les deux associations ne communiquaient pas ou peu, car tandis que cette dernière était à Chatenay, ISF – Paris Sud était alors plutôt concentré sur le campus de Supélec à Gif et s’était retiré progressivement de Centrale Paris et de la plupart des autres écoles qui composaient le groupe. Pourtant, de manière amusante, et à seulement quelques années d’intervalle, toutes deux mirent sur pied un système de distribution de produits des fermes avoisinantes à destination première des étudiants. Le succès fut inégal entre les deux initiatives, notamment car la forme finale adoptée à Supélec permettait le libre choix en variété et en quantité pour les étudiants et le personnel de l’école ce qui était beaucoup plus pratique et donc plus vendeur. Ce service prit rapidement le nom de Pépin, acronyme de Plus d’Éthique Pour des Ingénieurs (bien) Nourris, qui avec les années et la fusion des écoles allait devenir l’un des piliers de notre association actuelle.
Les années passèrent et vint celle de la fusion effective des promotions de Centrale Paris et Supélec sur le même campus de CentraleSupélec à Gif-Sur-Yvette, en 2017. Qui dit fusion des campus dit fusion des associations, car pour des raisons d’organisation, pour éviter la dispersion, il était important d’unir les groupes partageant les mêmes valeurs. Et si l’ISF des premiers jours avait plutôt une visée internationale, celui des récentes années menaient des actions de plus en plus similaires à celles de RemeD, en se concentrant sur la promotion de l’écologie autour de soi afin de permettre une prise de conscience générale des promotions qui se succédaient. Après maintes discussions entre les deux groupes qui avaient déjà préparer le rapprochement l’année précédente, ils devinrent ensemble ISF – Impact, association alors toujours sous l’égide du groupement national Ingénieurs Sans Frontières.
Cependant, les intérêts des membres n’étaient plus du tout pour l’international, devenu notamment trop compliqué à mettre en place car les procédures avaient fini par être progressivement oubliées. Pour cette raison entre autres, il fut choisi l’année suivante de devenir totalement indépendant, et c’est à ce moment que fut légalement créée Impact : Ingénieurs Mobilisés Pour l’Action sur le Climat et la Transition.
Il serait trop long d’énumérer les multiples projets qui ont été menés par l’association, mais certains ont particulièrement marqués le campus et la vie des étudiants. Parmi eux, l’essor de Pépin fut particulièrement important, permettant hebdomadairement à parfois plusieurs centaines d’étudiants de se fournir en fruits, légumes de saison, produits laitiers et pains, tous locaux grâce aux partenariats avec les fermes de Viltain, Trubuil et le fournil Vandame. En septembre 2020, près de 3 tonnes d’aliments furent achetées par des élèves du campus ! Il faut encore mentionner la distribution des lunchboxes à tous les étudiants de première année afin d’éviter l’utilisation de plastiques à usage unique, ainsi que l’accompagnement via la labellisation EcoFest de grands évènements comme le TOSS, la Nuit Centrale Verticale, la semaine Apartés du BDA, et l’aide à cette labellisation pour des campus avoisinants.
D’Impact est aussi né le Forum Ingénieurs Responsables, un forum d’entreprises qui œuvrent encore maintenant pour le développement durable et offre ainsi chaque année aux étudiants de discuter avec des associations, des grands groupes, des start-ups, autour de métiers qui ont du sens. Bien qu’encore jeune, la COP des Assos a déjà rassemblé plusieurs dizaines d’associations dans la rédaction d’une charte visant à diminuer l’impact écologique de la vie étudiante. Celle-ci a renforcé l’importance des lunchbox sur le campus, tout en restreignant l’usage des Ecocups, très en vogue dans le milieu étudiant. En effet, alors qu’ISF – Paris Sud et les clubs DD s’étaient battus pour leur instauration, elles étaient devenues un outil de communication et s’amoncelaient par douzaines chez certains étudiants, allant à l’opposé de leur vocation.
Aujourd’hui, Impact est une association qui continue à sensibiliser autant que possible via des affiches, des articles, des vidéos, des conférences, des webinaires, des partenariats, des cafés débat, des amphithéâtres de présentation en début d’année, ou même son jardin potager ! Et afin de toucher le plus grand monde, elle ne se limite pas au campus de Gif, mais prend aussi part à la vie sur le campus de Metz via la nouvelle création d’Impact Metz – et un jour prochain sur le campus de Rennes qui nous a déjà fait parvenir son envie d’agir – et sur le plateau de Saclay en participant à l’association Together For Earth Saclay afin de se rapprocher des associations étudiantes similaires des écoles telles que Polytechnique, l’ENS Saclay, Telecom Paris,…
Demain, seul l’avenir sait ce qu’il nous réserve, mais l’association continuera son engagement, quelle que soit la forme que les futures générations jugeront pertinente afin de porter leur message et de faire progresser la compréhension des mécanismes de l’environnement et de l’impact de l’homme sur celui-ci.
Et je redouble mes remerciements pour Fabien Dussaucy qui avait déjà commencé le travail de contact des alumnis côté ISF Paris-Sud ce qui m’a beaucoup aidé dans mes propres recherches !